L’ailier international italien a trouvé au Stade Toulousain, qu’il a rejoint cet été en provenance de Pro D2, le poids de l’histoire, la culture de la gagne et une identité de jeu compatible avec ses qualités.

Il a suffi d’une paire de matches en Top 14 et d’un essai en contre au soir de sa première titularisation à Ernest-Wallon, face au Racing 92 (37-10, 4e j.) pour qu’Ange Capuozzo, 23 ans, se mette le public toulousain dans la poche. Juste arrivé de Grenoble (Pro D2), l’ailier ou arrière de la sélection italienne était attendu. On ne passe pas en revue la défense galloise comme il l’a fait lors du dernier Tournoi des Six Nations à Cardiff, offrant l’essai de la gagne à Edoardo Padovani (21-22), sans susciter quelques espérances. Jusqu’ici, l’adaptation se passe à merveille. Il nous l’a confié récemment au sortir d’un entraînement, dans un coin de tribune du stade Ernest-Wallon.

Ses origines – « J’ai toujours soutenu la Nazionale »

« Mes grands-parents paternels sont nés en Italie et partis très tôt à Grenoble. Ils sont de Naples, mais j’ai aussi de la famille à Rome et à Bologne. Alors, si je suis français et fier de l’être, j’ai aussi baigné dans une culture italienne. J’ai toujours soutenu la Nazionale, au foot comme au rugby. J’ai des bribes de souvenirs de la Coupe du monde de foot 2006. J’avais 7 ans. Je sais que ce Mondial rappelle de très mauvais souvenirs à beaucoup de Français (l’Italie avait battu les Bleus en finale, 1-1, 5 tab à 3), mais moi, j’avais adoré. L’Italie, ce sont aussi des vacances avec les cousins, la musique de nos grands-parents… Je ne me suis jamais senti étranger là-bas, même si je ne parle pas encore couramment la langue. »

Son choix de la sélection italienne – « Ça m’a paru évident »

« C’est un mélange de chance et d’audace. La chance, c’est d’avoir disputé un match amical en 9 contre les moins de 20 ans italiens à l’automne 2018 avec les Espoirs de Grenoble. L’audace, c’est que j’étais allé trouver le staff italien avec mon père après la rencontre pour dire que j’étais sélectionnable pour l’Italie et que j’étais prêt à défendre ses couleurs. Quelques mois plus tard, ils m’ont rappelé pour la Coupe du monde des moins de 20 ans en Argentine. Ils m’ont juste demandé si j’étais prêt à jouer à l’arrière. J’ai dit feu ! Je ne regrette rien. L’Italie est un pays que j’aime. Ce n’est vraiment pas un choix à la légère. »

Ses premiers pas dans le rugby – « C’est à Bourgoin que j’ai vu mon premier match »

« J’ai fait du foot, un an et demi de boxe, deux ans de judo… Mais c’est le rugby qui m’a le plus accroché. Ce qui est sûr, c’est que mon père a toujours été féru de ce sport, comme mes deux grands-pères. Grenoble est aussi une terre de rugby. À l’âge de 4 ou 5 ans, on m’emmenait déjà voir des matches au stade Lesdiguières de Grenoble. Mais c’est à Bourgoin, à Pierre-Rajon, que j’ai vu mon premier match de rugby : un Bourgoin-Toulouse, en Top 16. J’ai tout de suite été embarqué. J’ai alors commencé à jouer en moins de 7 ans à l’US deux Ponts, à Pont-de-Claix, juste à côté de Grenoble. Puis j’ai rejoint Grenoble en moins de 13 ans. »