Renaud Bourel (avec F.Be., G.Du.) à Wellington – publié le 10 juillet 2025 à 22h12

Rien ne prédestinait Gaëtan Barlot à devenir le 100e capitaine de l’histoire du quinze de France sinon son immense passion pour le rugby, à l’échelle de sa confiance en lui. Elles l’ont porté jusqu’à la Nouvelle-Zélande et un second test au cours duquel il étrennera ses nouveaux galons, samedi (9h05).

À quoi tient un destin ? Aux mots prévenants d’un entraîneur qui regarde à côté du cadre. Celui avec la foi du professeur qui se fout que le coloriage déborde un peu parce qu’il est appliqué avec énergie et surtout passion. Gaëtan Barlot, 10 sélections, 28 ans, sera le 100e capitaine de l’histoire de l’équipe de France, samedi : « J’ai pensé à toutes les bonnes années, à toutes les personnes qui m’ont permis d’en arriver là. »

Justement là où d’autres ne pensaient peut-être jamais le voir, il y a une paire d’années, lui, l’aspirant pro. « Il y a huit ans jour pour jour, j’étais dans le bureau du coach de Colomiers et on discutait pour savoir si j’allais en Fédérale ou si je m’accrochais en Espoirs alors que c’était compliqué, rembobine-t-il. Et là, je deviens capitaine de l’équipe de France… » Un immense sourire barre son visage. Pincez-le, il rêve ? Non, pas du tout. Parce que ce fou de rugby jusqu’à la déraison a toujours eu confiance en lui.

Retour dans le bureau du coach de Colomiers. On est en 2017, il a 20 ans, a fini ses études, et il n’y a plus de contrat Espoirs disponible : « Je touchais 200 € à cette époque et je me disais : « Qu’est-ce que je vais faire l’année prochaine ? » Parce que 200 €, pour vivre… J’ai dit à mon coach que j’allais aller en Fédérale pour pouvoir travailler à côté. » Fabien Berneau, son entraîneur d’alors, refuse l’idée. « Il m’a dit : « Non, vraiment, accroche-toi ! Tu peux le faire ! » »